RELEVER AVEC SUCCÈS LE DÉFI

DES SWEET BORDEAUX, AU CHÂTEAU BOUILLEROT

22 mai 2019

Thierry Bos est vigneron 3e génération au Château Bouillerot. Il s’est lancé le défi de produire un vin blanc doux de Bordeaux en appellation Côtes de Bordeaux Saint-Macaire en 1994. Depuis, il touche les étoiles.

« Moi personnellement je préfère déguster les liquoreux à l’apéritif. Sans rien. C’est le seul vin que l’on peut se permettre de déguster en dehors des repas », estime Thierry Bos, vigneron au Château Bouillerot à Gironde-sur-Dropt. Le vigneron a hérité de son domaine dans les années quatre-vingt-dix. C’est alors qu’il s’est lancé le défi d’y produire des liquoreux, en appellation Côtes de Bordeaux Saint-Macaire, sur un terrain argilo-calcaire. « Le premier millésime est sorti en 1994 sur seulement 70 ares de cépage Sémillon », précise-t-il.

PLUSIEURS ANNÉES DE PRATIQUE

 

Produire un talentueux Sweet Bordeaux est un apprentissage de la patience. Les vins du viticulteur ont alors peu à peu évolué. « J’ai souhaité montrer que l’on pouvait faire du liquoreux à partir de vieux pieds de vigne », insiste-t-il. Thierry Bos avait étudié à l’École de viticulture et d’œnologie La Tour Blanche à Bommes, un lycée spécialisé dans les liquoreux.

 

Le vigneron connaissait donc la théorie. Mais elle n’est rien, sans plusieurs années de pratique. « Tant qu’un viticulteur n’a pas produit de liquoreux, il n’a pas fait le tour de la question. J’ai un grand respect pour les producteurs qui ne font que cela. C’est en fait le travail le plus gratifiant, car on peut toucher les étoiles ! », lance-t-il.

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DE L’ÉQUILIBRE TROUVÉ À LA CERTIFICATION BIO

 

Avec une telle ambition, le vigneron estime n’avoir atteint son objectif qu’à partir de 2001.

 

« Quand nous avons enfin trouvé ce bon équilibre entre la douceur, l’alcool, l’acidité et la pureté des fruits », détaille-t-il. En 2003, son Côtes de Bordeaux Saint-Macaire est d’ailleurs considéré comme l’un des meilleurs vins doux de Bordeaux de l’année. Puis, en 2013, est venue la certification en agriculture biologique.

 

« On travaillait selon cette philosophie depuis longtemps déjà : sans produit nocif pour nous et pour l’environnement. Alors nous avons officialisé », précise le vigneron. Il avoue consacrer 25 % de travail manuel supplémentaire, par rapport à l’agriculture conventionnelle. « Mais le plus important est la vigne. C’est d’ailleurs ce que nous constatons chez nos visiteurs. Ils sont très intéressés par l’aspect naturel du vin », conclut Thierry Bos.